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voix était pure et parce qu’il sentait vivement les beaux sujets ; mais ses yeux se brouillaient si Ninon le regardait ; il ânonnait alors et se disait sujet à des éblouissements.

Ce fut le beau temps de madame de Matefelon, car l’approche des grands événements de la vie, comme la naissance, le mariage ou la mort, restitue leur royauté aux vieillards, en même temps qu’elle met trêve aux folies ; et on écoute les paroles expérimentées. Cette dame, qui abondait en conseils, se soulagea dans la plus large mesure.

Ninon fut si bien prêchée qu’elle était en proie à une infinité de scrupules touchant la manière d’élever sa progéniture.

Enfin, pour la fête de la Nativité, qu’on nomme dans le pays la Bonne-Dame de Septembre, par une heureuse coïncidence, la marquise mit au monde une fille, qui eut pour marraine madame de Matefelon et pour parrain M. le baron de Chemillé, dont le prénom était Jacques ; c’est pourquoi la petite fut appelée Jacquette.