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tendaient qu’ils ne trouvaient point l’homme au pavillon où il logeait ; les hôtes prétextaient des migraines ; ces messieurs étaient sans cesse à la chasse. Alors ce fut la première occasion qu’eut Ninon d’éprouver le dévouement du jeune chevalier Dieutegard.

Ce jeune chevalier ayant su que la marquise était dans la peine eût donné sa croix de Malte pour lui venir en aide, car il aimait Ninon avec toute la candeur généreuse de sa douzième année. Mais il était trop gêné, en présence de la marquise, pour oser lui avouer qu’il désirait la servir, quelle qu’en fût la difficulté. Il cherchait en lui-même mille moyens de lui faire deviner son intention ; mais, peu adroit de sa nature, il s’en tint à celui de l’embarrasser de sa personne, dix fois le jour, en lui obstruant le passage, si bien qu’il réussit seulement à aggraver l’état de colère où elle n’était que trop, par suite de la mauvaise volonté ou de la lâcheté de tous autour d’elle. Elle le bourra du pied à plusieurs reprises, le traita de paquet, menaça de le jeter par la fenêtre. Enfin, comme elle s’exaspérait de voir cette petite figure d’apparence impassible et qui la regardait doucement, comme un