peu, le chevalier sentit que la mort avait touché ses membres, et il crut qu’il se trouvait devant Dieu, et qu’il le reconnaissait très bien, tel qu’on enseigne qu’il est, c’est-à-dire entouré d’anges magnifiques, de prophètes barbus et de saints à la figure douce. Des personnes que l’on ne voyait pas touchaient de l’orgue avec beaucoup de talent. Et on faisait au nouveau venu un excellent accueil dans cette belle assemblée. Il va sans dire qu’il n’avançait qu’avec une grande discrétion, car il était encore timide, mais il entendait que l’Éternel en personne lui parlait du haut de son trône et lui disait :
« Monsieur le chevalier, soyez le bienvenu pour avoir porté dans votre cœur la pure flamme d’amour qui soulève les hommes au-dessus de la terre, et qui vous a amené ici ainsi que tous les bienheureux que vous y voyez réunis. Je vous ai très bien entendu le matin où vous m’avez prié, au bord de la Loire. Vous aimiez, m’avez-vous dit, madame la marquise de Chamarante… Il est curieux que les hommes en soient encore à se faire d’aussi plaisantes illusions ! dit-il, en souriant ;