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saurait le dire — que l’âme d’un homme, par ce cri, s’échappait…

Ils courent vers le bassin par le dédale du labyrinthe. Faisons comme eux. On disait que Ninon en savait par cœur les méandres !… Sa tête de linotte les a perdus sans doute ? Ah ! mais, nous voilà égarés !…

Profitons-en, si vous voulez bien, pour revenir là-bas, au bord de la Loire, près de la maison du passeur, dans la cabane de Cornebille, où nous avons laissé le chevalier Dieutegard.

Oh ! que ces deux malheureux faisaient un triste ménage ! Ils dormaient le jour par honte de se montrer dans leur dénuement, et aussi parce qu’ils passaient la nuit, comme je vous l’ai dit, tantôt à penser à Ninon sous ses fenêtres, tantôt à entretenir le labyrinthe, le bassin et la statuette ; tantôt enfin à pêcher dans le fleuve, au risque de se faire prendre par la maréchaussée, ou bien encore, — il faut bien l’avouer à la confusion de notre chevalier amoureux, — à voler la volaille et les œufs frais dans les fermes. Le reste du temps, Dieutegard faisait redire à Cornebille la scène du