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adonné au divertissement de la chasse. Il chassait au dehors, chassait au dedans : forêts, landes, vignes, moissons, enclos du parc étaient par lui saccagés ; il tirait partout, tirait au hasard, ayant juré de dépeupler le domaine de tous les lapins et de tous les oiseaux, de toutes ces jolies bêtes qu’il est si agréable de voir passer effarouchées dans la campagne ou dans les bois.

Ninon ne tarda pas à prendre goût à cet exercice. Ce que disait ou faisait Châteaubedeau était merveille. Elle avait même abdiqué la décence qui lui était naturelle et ne craignait pas qu’on la vît à toute heure de jour et de nuit avec ce gros fougueux. Elle tirait avec lui, tuait avec lui ; c’était, dans le château, un vrai carnage. Les paons, les cygnes des bassins, au moins la moitié des colombes, d’inoffensifs agneaux, des chèvres avec leurs biquets, les chiens de berger, les daims qui couraient libres sous les charmilles, tout cela tomba en peu de temps, sous leurs coups.

Ces fous, un jour, nous tuèrent la belle Zébute !

Il y avait dans le parc une compagnie de