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et de remplir avec ponctualité ses devoirs d’épouse et ceux de mère.

Ninon respira et s’estima bien heureuse d’en être quitte à si bon compte. Une grande paix descendit dans son âme quand le moine la bénit, et elle souriait doucement et remerciait Dieu, car il lui semblait maintenant qu’elle ferait son salut très sûrement et avec une grande facilité.

Ninon était demeurée assez longtemps avec le capucin dans l’oratoire, après la dernière instruction. Les auditeurs s’étaient retirés, M. l’abbé Puce le dernier, tout rayonnant de l’issue inespérée de cette retraite ; car, par la purification de Ninon, il estimait que les dernières traces du scandale étaient lavées.

Le moine laissa la marquise agenouillée sur son prie-Dieu, et il quitta l’oratoire, satisfait, quant à lui, de son œuvre.

Pendant ce temps-là, le marquis cherchait sa femme, car il était demeuré, lui, étranger aux componctions des neuvaines, et il convoitait sans cesse plus vivement la chair fine. Au surplus, il envoyait au diable moines, moinillons et moineries.