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Et elle alla, avec toutes sortes de précautions, jusqu’à la petite porte.

La nuit tombait, le corridor était dans l’ombre ; une grande paix semblait répandue dans le château comme dans l’appartement des vierges. Madame de Châteaubedeau tira de sa poche la clef, l’introduisit, la tourna dans la serrure sans rencontrer de résistance. Soudain, un bruit au fond du corridor… Elle songe à revenir sur ses pas ; mais on s’expliquera mal sa présence en cet endroit : le plus sûr moyen d’éviter la personne qui s’approche est d’entrer chez ces demoiselles. Elle pousse la porte, elle est dans l’antichambre…

Mais elle n’a pas le loisir de repousser la porte ! Son amant Chourie, sans cesse sur ses pas, a pénétré derrière elle.

Elle s’affaisse sur le premier siège, car Chourie, en vérité, lui a fait peur. Elle croit qu’elle va défaillir. Son amant aux abois cherche secours ; il ouvre une porte : c’est la salle d’étude ; elle est déserte. Il y entraîne sa forte maîtresse et, l’ayant déposée sur une chaise, près de la fenêtre, il délace amoureusement son abondant corsage.