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chevalier ; l’un si laid, l’autre si gracieux !… Qui jamais eût songé à les réunir ? Celui-là même qui a créé le cœur de l’homme plein de mystère y avait songé. Car vous savez déjà que l’amour d’une même femme avait pénétré l’âme et le sang de Cornebille et du chevalier.

Cornebille n’avait pas recouvré la paix depuis le jour néfaste où le corps de la marquise lui était apparu enlacé à l’Amour de marbre, au travers des arbustes dégarnis par l’automne ; et le fait d’avoir été chassé du château n’avait été qu’un médiocre épisode au prix de la terrible perturbation apportée dans sa cervelle par un regard indiscret. Tel était le sort qu’on lui avait jeté. Ses forces et son courage étaient à bas ; il n’avait plus de bras pour nourrir sa famille, et lui-même végétait d’une vie quasi animale, ne retrouvant de cœur que la nuit, pour pénétrer clandestinement dans le parc, se faufiler au long des allées du labyrinthe et rendre son culte à l’Amour qui l’avait blessé mais que Ninon avait enserré de ses bras et baisé, un jour.

Dieutegard découvrit le secret qui rongeait Cornebille, et il n’en fut pas jaloux, contraire-