Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/209

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui, sous le prétexte que le matin était frisquet. Et il pensait, par derrière la tête, que, moyennant l’hospitalité, le chevalier serait discret sur sa pêche. Dieutegard ne dit pas non et le suivit.

Cornebille habitait à présent une toute petite cabane, dissimulée sous les saules, non loin de la maison du passeur, au bac d’Ablevois. Sa femme avait dû s’engager comme servante depuis le malheur qui avait chassé du château le paisible ménage, et ses petits enfants eux-mêmes s’étaient loués dans les fermes. Lui seul demeurait là, en face des pignons du château, empêché de travailler, prétendait-il, par un sort qu’on lui avait jeté et qui le faisait tomber du haut mal s’il touchait seulement la terre. Tout indiquait qu’il vivait de rapines. Sa personne déguenillée inspirait l’inquiétude et la pitié ; quant à son toit, il était sordide.

Ce fut là, par une suite de circonstances tenant tant du hasard que de l’état d’esprit du chevalier, que celui-ci échoua et vint achever de briser son frêle cœur.

Certes, c’est un assemblage disparate que celui de ces deux hommes, Cornebille et le