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qu’un qui avait approché de près Ninon. Et, au lieu de l’éviter, il alla vers lui.

Cornebille n’éprouva pas à le revoir le même plaisir que lui, car il était en train de retirer ses verveux sans avoir aucun droit au privilège de la pêche. Mais le mécontentement qu’il reçut de ce chef fut mélangé à la surprise de voir le chevalier que l’on cherchait dans tous les coins du pays. Enfin vint à l’esprit de Cornebille le souvenir d’une après-midi d’autrefois, bien marquée dans sa mémoire, de celle où le chevalier descendit au fond du parc et entra dans la petite maison du jardinier pour lui signifier son congé de la part de madame la marquise. À cause de cela, Cornebille ne lui voulait pas de bien. Mais Dieutegard, lui, ne se souvenait pas de cette circonstance, parce qu’il n’avait pensé qu’à faire plaisir à Ninon, nullement à peiner Cornebille.

Le chevalier dit simplement :

« — Oui, c’est moi. Est-ce que vous allez bien, Cornebille ? »

Cornebille ne parla pas si vite, parce qu’il était prudent et pesait ses paroles.

Il réfléchit, tout en faisant passer dans un sac