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qui montait ce cheval et qui allait faire halte ici, c’était sûr. Puis il alla se blottir dans le cellier.

L’homme, en effet, descendit de cheval. C’était le bon Fleury. Il parcourait le pays, tant par ordre du marquis que de madame de Matefelon, pour retrouver le chevalier disparu.

Il demanda à la mère Martin si elle n’avait pas vu un jeune gentilhomme.

« — Non », dit la mère Martin ; « mais quel gentilhomme cherchez-vous donc ? »

Et elle offrit un verre de vin à Fleury, qui accepta et raconta tout ce qu’il savait du chevalier Dieutegard, de la marquise de Chamarante, de Châteaubedeau et du reste. De sorte que la vieille posséda l’aventure véritable de son pensionnaire.

Celui-ci, qui entendait tout, pestait très fort dans son cellier, mais préférait y demeurer trois jours, dans l’ombre, à la honte de reparaître devant la mère Martin, qui savait à présent son récit en partie mensonger.

De cette heure-là, Dieutegard n’osa plus sortir de son cellier, et il s’y cacha si bien que la mère Martin elle-même ne put le découvrir.