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maisons ne sont pas rares, et il ne manque, dans les maisons, ni poulets, ni fromages exquis, ni beurre frais, ni vin blanc ou rouge, aussi délicieux l’un que l’autre. Et ce qui n’y fait pas défaut davantage c’est l’aménité chez les gens.

Vous pensez que le chevalier, qui était fort bien mis, trouva crédit sans peine. Et il mangea bien, malgré son malheur. C’était de son âge. Oui, oui, il mangea bien et but de même. La bonne femme qui le servait, le regardait, le paradis dans les yeux, tant elle était contente de voir un si gentil monsieur faire honneur à sa fricassée de poulet. Ses deux poings sur les hanches, elle racontait qu’elle aussi avait un gars, mais non si blanc, en vérité, ni si mignon que lui.

Quand Dieutegard se fut copieusement restauré, il eut une pensée joyeuse et se dit que, s’il rentrait en ce moment-ci tout bonnement au château, il y serait probablement reçu le mieux du monde. « Et pourquoi, pensait-il encore, me mettre ainsi l’esprit à la torture, pour le peu de chose qui m’est arrivé ? » Mais cette pensée lui venait tout droit du vin de Bourgueil qu’il avait bu et qui est une très