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la pente vertigineuse de son sein. Et Jacquette s’avançait à petits pas et tirait le drap sur tout cela. Il eut parfaitement le temps de voir cette belle image sur les sacs de blé, avant que la lourde voiture eût disparu vers la gauche, derrière un rideau de peupliers. Et il se leva et fit quelques pas pour retrouver sur les sacs de blé la reproduction fidèle de ce qu’il avait contemplé, la veille, avant de s’échapper du château.

Mais la honte le ressaisit en même temps que l’air vif du matin lui débrouillait les yeux ; et il pensa gagner Chinon, puis y louer un cheval et se faire conduire à Rochecotte, chez sa tante Matefelon, qui devait y arriver ce jour-là même.

Alors il se représenta en esprit Rochecotte, qui était un beau château, assurément, sur le bord de la Loire, comme celui qu’il venait de quitter, mais où Ninon ne viendrait jamais !… Et à aucun moment de sa vie il n’avait pensé à quelque chose qui lui eût fait plus de mal. Les pelouses, les terrasses, les charmilles, où Ninon ne viendrait jamais ; le son de la cloche, au porche d’entrée, le ramage des oiseaux, l’aboiement des chiens, que Ninon n’entendrait