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Le marquis Foulques, qui, sous des manières rudes, cachait le naturel craintif d’un enfant, avait toujours redouté que l’œil aigu de la vieille Minerve ne perçât la flamme dont il brûlait pour la bouche en cerise et les hanches en bât de mulet que balançait mademoiselle de Quinconas. Madame de Matefelon n’avait pas pris le coche, qu’il appliquait sur l’attrayant objet ses larges paumes. La gouvernante de se récrier comme si elle eût été mordue par un aspic. Trois personnes, par hasard, en les environs, tournaient la tête ; et le galant demeurait tout penaud, ouvrant de grands yeux, une grande bouche, au lieu de lâcher prise et de rejeter ce fruit plantureux qu’il avait l’air de porter à l’office.

Foulques était très incommodé qu’on l’eût vu et que la gouvernante s’entêtât dans une résistance aussi puritaine. Mais, malgré ces inconvénients, il ne pouvait plus apercevoir son beau train, sa forte poitrine ni ses lèvres humides, sans tendre les mains en avant. S’il ne touchait que le vide, par suite d’un adroit mouvement de la belle, il portait ses doigts honteux vers son nez, et en tirait la pointe