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près de là. Ces dames se réunissaient dans cette chambre pour causer, jouer, goûter, travailler à l’aiguille. On coiffait le page avec de petits bonnets, on le pansait, on le changeait de chemise, on lui faisait boire des tisanes. Il payait ces soins avec des propos d’un cynisme éhonté qui égayaient follement ces dames.

Ninon était près de lui la plus assidue, quoiqu’elle eût, quelque temps, conservé contre lui un courroux secret, mais qui s’atténuait de jour en jour et se transformait même en un tout autre sentiment, à force de vivre avec l’idée que ce gamin avait abusé d’elle.

De sorte que, désirant renouveler son acte audacieux, Châteaubedeau, lorsque le sang recommença de circuler vivement dans ses veines, n’eut qu’à employer la douceur. Ninon n’y prit presque pas garde, ayant eu avec lui, chaque jour, tant de privautés, et s’étant, en bonne garde-malade, laissé parfois, on peut le dire, faire quasiment pipi dans la main.

Et puis, s’il vous plaît, songez donc que madame de Matefelon n’est plus là ! Son absence, tout d’abord, donne un regain de vigueur aux amours.