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reposants. Au lieu de cela, il vit un spectacle qui arracha à jamais la paix de son corps et de son esprit.

Ninon s’était en effet sentie très fatiguée, ce qui est naturel à la suite des événements nombreux auxquels nous l’avons vue prendre part en aussi peu de temps. Et elle avait été se jeter sur son lit, toute habillée probablement, comme l’attestaient sa jupe et son corsage tombés sur la descente de lit, en désordre, et arrachés dans cette impatience de bien-être que le corps réclame à l’approche du sommeil. Ninon dormait profondément, la tête tournée vers la muraille, l’épaule et le bras nus, et une main, une jolie main ballante, agitée par cette portion de l’âme qui en nous ne dort pas, il faut bien le croire, puisqu’elle veillait alors à ce qu’une vilaine mouche n’incommodât point Ninon dans l’endroit où la chair superbe se gonfle le plus abondamment.

Le chevalier vit cette chose-là, ainsi que le bras, l’épaule et le commencement de la pente grasse d’un sein. Ce n’était rien : il vit la pose abandonnée d’une femme qui se vautre à son aise !