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Ninon par les confidences de Châteaubedeau. Il entra, comme lui, par le cabinet de toilette, reconnut la tenture de Jouy, la chaise, les petits pots de porcelaine. Mais il ne s’arrêta pas ; il allait très vite à son but. Il frappa à la porte de la chambre à coucher et contint son cœur avec sa main. On ne lui répondit point. Il tourna le bouton et entra. Une glace lui offrit son image ; il recula, car il ne se reconnaissait pas ; mais, s’étant rassuré, il avança encore.


Maudite petite queue pointue de satyre sculptée en bas-relief sur le marbre, qu’êtes-vous ? N’êtes-vous qu’un objet avec quoi le hasard se plaît à jouer, ou bien l’artiste qui vous apointucha de son joyeux ciseau a-t-il laissé en vous une étincelle du feu divin que tout homme libre qui crée, porte et répand ! De quel venin avez-vous piqué notre pauvre chevalier ? Ce jeune homme n’était que malheureux de la grande douleur de son cœur, mais la suavité de sa peine, j’en suis sûr, lui eût été comme un baume au parfum doux, et il se fût endormi bien des soirs, même en l’exil qui l’attend, en souriant à des souvenirs purs et