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le temps de surveiller son bagage avant le souper.

Dans les moments où l’on n’est plus séparé d’un terme fatal que par une heure qui se dissout, il arrive que l’on prenne tout à coup des résolutions insoupçonnées.

Pendant que le chevalier gravissait ces marches, à l’instant précis où son œil se fixait sur la petite queue pointue d’un des satyres sculptés aux flancs du vase de marbre, il résolut d’avoir une entrevue avec Ninon, coûte que coûte.

Et, aussitôt arrivé au château, il s’informa de l’endroit où se trouvait la marquise. On lui répondit qu’on ne l’avait pas vue depuis tantôt deux heures, mais qu’elle était très fatiguée de la nuit passée près de M. de Châteaubedeau, et que, sans doute, elle reposait chez elle. Dieutegard eût fui au bout du monde, en temps ordinaire, plutôt que de risquer de troubler la marquise ; mais il obéissait à un dieu inconnu de lui, il lui semblait maintenant que la petite queue pointue du satyre le piquait aux reins, comme un dard, et il allait malgré lui en avant.

Il connaissait le chemin de la chambre de