Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle eut pourtant, aussitôt après, un grand chagrin, car elle se dit qu’il était dommage de succomber d’une manière aussi disgracieuse, lorsque précisément on a été si bien disposée à la même faiblesse, en d’autres circonstances, et le jour même précisément. Et elle se mit à pleurer, de si bon cœur et si abondamment, que Châteaubedeau eut presque regret de sa brutalité. Il retourna s’asseoir sur sa chaise, faute d’un nouveau méfait à accomplir.

Or, à ce moment-là, le marquis passait dans le corridor. Il avait vu de loin la lumière ; il entra. Il reconnut d’abord sa femme qui s’essuyait les yeux près du buffet, puis, là-bas, la momie informe et sanglante. Ce spectacle ressemblait aussi peu que possible à ce que de sottes gens lui avaient fait redouter. Foulques s’en montra extrêmement satisfait, et, dans sa toute première allégresse, il demanda incontinent à sa femme s’il ne lui plaisait pas de l’accompagner ce soir aux écrevisses. Ninon bégayait dans l’intervalle de ses sanglots et s’efforçait de faire entendre qu’elle pleurait, là, la crainte qu’elle avait eue de voir trépasser M. de Châteaubedeau, manque d’un