Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

figure charmante. Il avait des yeux d’un assez joli bleu, de beaux cheveux bruns, une peau à peine hâlée, à peine ombrée d’un duvet naissant, par-dessus tout la plus jolie bouche que l’on puisse souhaiter d’un homme. Par cette dernière particularité, quelquefois, il lui avait plu ; elle avait reposé les yeux sur ses lèvres quand il faisait la lecture à haute voix. Et elle sentait qu’elle mourait d’envie de recevoir un baiser sur la bouche.

À vrai dire, cela ne lui était arrivé qu’une seule fois, à quinze ans, de la part d’un officier qu’hébergea une nuit M. Lemeunier de Fontevrault. Ce militaire, la croisant au moment de son départ, l’avait prise à pleins bras entre deux portes, et laissée ahurie, sans aucune autre émotion. Quant à Foulques, il était, hélas ! bien trop rustaud. Elle ne savait comment faire pour obtenir que le chevalier la baisât ainsi. S’il ne l’eût pas tant aimée, il eut bien vu ce désir dans ses yeux.

Elle lui demanda ce qu’il lisait ; il dit que c’était peu de chose et glissa le livre sous son habit. Elle voulut le lui prendre ; il l’en empêcha. Elle riait ; cela tournait au jeu. Ils cou-