Page:Boylesve - Lecon d amour dans un parc.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

esprits pour celui qui, là-haut, d’une pauvre cellule solidement close, au sommet d’une tour, était capable de mettre tout le château en émoi.

Et l’on profita du calme pour aller lorgner le personnage par le judas. Mesdames de la Vallée-Chourie et de la Vallée-Malitourne — dont je ne parle, pas souvent, parce que leur conduite privée me déplaît — furent les premières dans l’escalier ; Ninon, la gouvernante, Jacquette, Malitourne, et la grosse belle-maman elle-même, à son corps défendant, y allèrent. On gravissait malaisément et une à une les marches étroites, peu éclairées, et les pieds enfonçaient dans la fiente des colombes, ou écrasaient comme des grains de millet les petites crottes desséchées des souris. Soudain l’une des deux belles-sœurs poussait un cri parce qu’elle avait touché un insecte mou qui rampait sur la muraille, l’autre parce qu’elle prétendait avoir senti un baiser sur le cou, ou bien c’était mademoiselle de Quinconas qui geignait à la secrète, parce que M. de Malitourne la pinçait, à la faveur des sombres passages.

Fut-ce le benêt qui lui communiqua sa malchance ? Figurez-vous qu’après que chacun eut