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tombaient dans la cour des communs ; l’un d’eux avait atteint un petit de Marie Coquelière, qui braillait comme un damné dans l’enfer. Ces dames voulurent aussitôt voir le petit blessé et s’offrir en même temps le coup d’œil de cette avalanche de moellons vomie par la tour du Nord.

Marie Coquelière tenait entre ses jambes le moutard barbouillé de mûres, ouvrant, de la largeur d’une chatière, une bouche d’où sortaient sans répit des beuglements de porc échaudé. Il avait le front bandé jusqu’aux yeux comme un enfant qui joue à cache-cache ; et la mère, prompte à enchérir sur l’humble vérité, affirmait avoir entendu le crâne de l’enfant péter ni plus ni moins qu’une coque de noix sous le talon.

Mais un spectacle si pitoyable ne put tenir contre l’attrait de celui de la cour, où les gens du château, abrités de leur mieux, étaient réunis et regardaient, comme un prodige céleste, la mince fente de muraille d’où s’échappaient, à intervalles quasi égaux, des gravats de la grosseur d’un sabot, lancés par une catapulte invisible, et qui, suivant une belle trajectoire, frappaient les vitres des écuries, où l’on enten-