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les mena tout d’un trait, hoquetantes encore et tout essoufflées, jusqu’au bassin. Elles virent que le labyrinthe lui était familier et furent même très étonnées de trouver en si bon état un endroit délaissé depuis fort longtemps par la marquise. Le marbre du Cupidon était pur et luisant comme au premier jour ; nulle feuille ne ternissait le clair miroir de l’eau, aucun brin d’herbe ne piquait le tapis de sable, pas un défaut ne déparait le gazon. Tout cela, à mon avis, eût été beaucoup plus beau, abandonné aux soins négligents de la nature ; mais madame de Matefelon était des personnes honnêtes qu’une grande propreté, avant tout, édifie ; et elle faisait remarquer la netteté de toutes choses à mademoiselle de Quinconas qui ne l’eût peut-être point vue, occupée qu’elle était de découvrir enfin l’autre face du jeune dieu de l’Amour.

La vieille dame tira de sa poche le petit marteau et, sans plus admirer la circonstance providentielle qui venait de la conduire comme par la main jusqu’en ce lieu difficile, elle se mit en devoir d’accomplir sa mission. Dans ce but, elle dit à Cornebille :