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elle posait la main contre son cœur, ouvrait sa belle bouche charnue, et sa gorge ample et pesante se gonflait à petits coups précipités. Mais il fallut marcher beaucoup pour gagner un banc. Des merles couraient sous les feuillages ; un lapereau partit entre les jambes de la marraine, ce qui fit rire la gouvernante, et l’on se plut à regarder ce bout de queue blanche qui sautillait en fuyant, comme un papier à papillotes expulsé par un courant d’air.

Mais madame de Matefelon, qui ne perdait pas son sujet, parla de cette sorte de malignité d’esprit, propre aux artistes, et qui semble les pousser tous à violenter la morale, dans leurs peintures et dans leurs écrits, à tel point qu’il est peu d’hommes ayant accompli ce que l’on nomme un chef-d’œuvre qui ne porte, en sa vie et en ses travaux, la marque de cette possession démoniaque.

À ce propos, mademoiselle de Quinconas dit qu’elle avait vu de bien vilaines images chez son oncle, monseigneur de Trélazé, l’auteur du Manuel. Et, comme elle était peu familiarisée par son éducation première avec le langage travesti des libertins, elle décrivait ce qu’elle