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que possible, l’œuvre d’art rendue par cette opération aussi inoffensive à contempler qu’un saint Sébastien, par exemple, bien que les formes de ces jeunes gens, tout martyrs qu’ils soient, s’approchassent beaucoup trop encore de la nature.

À l’heure convenue, la marraine de Jacquette et mademoiselle de Quinconas partirent pour leur croisade, munies d’un marteau, arme offensive, et d’un filet à papillons pouvant servir à donner le change sur leurs intentions, si elles étaient rencontrées, destiné en réalité à recueillir les « pièces » à l’instant de leur chute, afin que celles-ci ne s’égarassent point dans le bassin pour en être exhumées quelque jour à la faveur d’un curage, ou pour blesser le pied d’une des jeunes femmes, si par hasard la fantaisie les prenait de revenir se baigner en ce lieu.

C’était le matin, de bonne heure ; elles mouillaient leurs chaussures dans la rosée en trottinant par l’allée des fontaines, comme des dames qui vont à la messe. Madame de Matefelon étant sèche de nature, ayant de grands pieds et une forte idée morale, allait plus vite ; made-