XIII
— Ma chère, disait Mme de Chandoyseau à Mme Belvidera, c’est tout simplement un scandale ! Cette fille nous suit partout, avec sa toilette et son arrogance. Où descend-elle ? on n’en sait rien ; mais elle apparaît invariablement dès que nous prenons le chemin de fer ou le bateau, pour venir s’asseoir en face de nous à la meilleure place. Ce qui m’étonne, c’est de ne pas la trouver à notre table !…
— Oh ! fit Mme Belvidera en riant.
— Mais ça arrivera, du train dont vont les choses ! Cette péronnelle-là a juré de nous humilier toutes avec ce que ces messieurs appellent sa beauté ! On dira ce qu’on voudra, moi je la trouve assez vulgaire. Entre nous, elle manque de physionomie, notre marchande de fleurs !
— Peut-être bien, je ne dis pas… Mais…
— Et avec tout ça, on ne sait pas quel est le pacha qui la défraie et se fait ainsi accompagner d’elle dans un déplacement qui a de singulières coïncidences avec le nôtre, il le faut reconnaître. Pour moi, vous comprenez bien, ça me serait complètement indifférent, parce que je suis aussi sûre de mon mari que vous