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l’abbé T… ; ne vois-tu pas que je t’attends ? Je n’en puis plus. »

Le complaisant directeur ne se fit pas répéter deux fois ce qu’on exigeait de lui. Il se glissa sur le pied du lit entre Mme C… et la muraille, sa main gauche fut passée sous la tête de la tendre C…, qu’il pressait, la baisant bouche à bouche avec de petits mouvements de langue des plus voluptueux. Son autre main fut occupée à l’action principale : elle caressait artistement, frottant cette partie qui distingue notre sexe, et que Mme C… a très abondamment garnie d’un poil frisé et du plus beau noir. Le doigt de l’abbé jouait ici le rôle le plus intéressant.

Jamais tableau ne fut placé dans un jour plus avantageux, eu égard à ma position. Le lit de repos était disposé de façon que j’avais pour point de vue la toison de Mme C… Au-dessous se montraient en partie ses deux fesses, agitées d’un mouvement léger de bas en haut, qui annonçaient la fermentation intérieure, et ses cuisses, les plus belles, les plus rondes, les plus blanches qui se puissent imaginer, faisaient avec ses genoux un autre petit mouvement, de droite et de gauche, qui contribuait sans doute aussi à la joie de la partie principale que l’on fêtait, et dont le doigt de l’abbé, perdu dans la toison, suivait tous les mouvements.