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mieux et m’attachai à examiner attentivement cette partie qui nous fait femmes ; j’en entr’ouvrais les lèvres, et cherchant avec le doigt l’ouverture par laquelle le Père Dirrag avait pu enfiler Éradice avec un si gros instrument, je la découvris, sans pouvoir me persuader que ce fût elle : sa petitesse me tenait dans l’incertitude, et je tentais d’y introduire le doigt, lorsque je me souvins de la défense de M. T… Je le retirai avec promptitude, en remontant le long de la fente. Une petite éminence que j’y rencontrai me causa un tressaillement ; je m’y arrêtai, je frottai, et bientôt j’arrivai au comble du plaisir. Quelle heureuse découverte pour une fille qui avait dans elle une source abondante de la liqueur qui en est le principe !

Je nageai pendant six mois dans un torrent de volupté, sans qu’il m’arrivât rien qui mérite ici sa place.

Ma santé s’était entièrement rétablie ; ma conscience était tranquille, par les soins de mon nouveau directeur, qui me donna des conseils sages et combinés avec les passions humaines : je le voyais régulièrement tous les lundis, dans le confessionnal, et tous les jours chez Mme C… Je ne quittais plus cette aimable femme : les ténèbres de mon esprit se dissipaient ; peu à peu je m’accoutumais à penser,