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la tentation ; le bonheur et le malheur de notre vie se décident souvent par les occasions. Soyez donc attentive à les éviter ; cessez de voir le Père Dirrag et toutes ses pénitentes, sans parler mal des uns ni des autres : la charité le veut ainsi. Fréquentez Mme C… ; elle a pris de l’amitié pour vous, elle ne vous donnera que de bons conseils et de bons exemples à suivre.

« Parlons présentement, mon enfant, de ces chatouillements excessifs que vous sentez souvent dans cette partie qui a frotté à la colonne de votre lit ; ce sont des besoins de tempérament, aussi naturels que ceux de la faim et de la soif : il ne faut ni les rechercher ni les exciter ; mais dès que vous vous en sentirez vivement pressée, il n’y a nul inconvénient à vous servir de votre main, de votre doigt, pour soulager cette partie par le frottement qui lui est alors nécessaire. Je vous défends cependant expressément d’introduire votre doigt dans l’intérieur de l’ouverture qui s’y trouve ; il suffit, quant à présent, que vous sachiez que cela pourrait vous faire tort un jour dans l’esprit du mari que vous épouseriez. Au reste, comme ceci, je vous le répète, est un besoin que les lois immuables de la nature excitent en nous, c’est aussi des mains de la nature que nous tenons le remède que je vous indique pour soulager ce besoin.