Page:Boyer d’Argens - Thérèse philosophe.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu : la mortification qu’elles éprouveront unira intimement votre esprit à lui. Je vous le répète, oubliez-vous et laissez-vous faire. »

Mlle Éradice obéit aussitôt sans répliquer. Elle se mit à genoux sur un prie-Dieu, un livre devant elle ; puis, levant ses jupes et sa chemise jusqu’à la ceinture, elle laissa voir des fesses blanches comme la neige et d’un ovale parfait, soutenues de deux cuisses d’une proportion admirable. « Levez plus haut votre chemise, lui dit-il : elle n’est pas bien ; là, c’est ainsi. Joignez présentement les mains et élevez votre âme à Dieu ; remplissez votre esprit de l’idée du bonheur éternel qui vous est promis. » Alors le Père approcha un tabouret sur lequel il se mit à genoux derrière et un peu à côté d’elle. Sous sa robe, qu’il releva et qu’il passa dans sa ceinture, était une grosse et longue poignée de verges, qu’il présenta à baiser à sa pénitente.

Attentive à l’événement de cette scène, j’étais remplie d’une sainte horreur ; je sentais une sorte de frémissement que je ne puis décrire. Éradice ne disait mot. Le Père parcourait, avec des yeux pleins de feu, les fesses qui lui servaient de perspective ; et comme il avait ses regards fixés sur elles, j’entr’ouis qu’il disait à basse voix, d’un ton d’admiration : « Ah ! la belle gorge ! Quels tétons charmants ! »