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blessé de le recevoir d’un homme que vous ne rendez pas aussi content qu’il pourrait l’être ? Eh bien ! la bibliothèque et les tableaux, que vous aimez tant, ne vous feront pas rougir, puisqu’ils ne seront à vous que parce que vous les aurez gagnés. — Mon cher comte, repris-je, vous me tendez des pièges ; mais vous en serez la dupe, je vous en avertis. J’accepte la gageure ! m’écriai-je, et je m’oblige, qui plus est, à ne m’occuper, toutes les matinées, qu’à lire vos livres et à voir vos tableaux enchanteurs. »

Tout fut porté par vos ordres dans ma chambre. Je dévorai des yeux, ou, pour mieux dire, je parcourus tour à tour, pendant les quatre premiers jours, l’Histoire du Portier des Chartreux, celle de la Tourière des Carmélites, l’Académie des Dames, les Lauriers ecclésiastiques, Thémidore, Frétillon, la Fille de Joie, l’Arétin[1], etc., et

  1. Nous devons croire que certains titres figurant sur cette liste ont été ajoutés après l’apparition de la première édition, ou que la première édition elle-même a paru plus tard qu’on ne le croit : Histoire de don B…, portier des Chartreux (par J.-Ch. Gervaise de Latouche), vers 1745. — Histoire de la Tourière des Carmélites, servant de pendant au P. des C. (peut-être par Querlon), vers 1745. — L’Académie des Dames, ou les Sept entretiens galants d’Aloïsia, vers 1680. — C’est la traduction, ou plutôt l’adaptation du célèbre ouvrage latin de Nicolas Chorier, qu’on