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de la petite oie, mais qu’il leur fallait, au contraire, des filles dont les ouvertures fussent très libres.

« Parbleu ! répliqua la Dupuis, je te trouve admirable de t’inquiéter des plaisirs de ces coquins-là ; il suffit que je leur donne une fille ; c’est à eux à en tirer tel parti qu’ils pourront. Tiens, voilà six louis qu’ils m’ont mis en main : il y en a trois pour toi, veux-tu me suivre ? » La curiosité autant que l’intérêt me détermina. Nous montâmes dans mon fiacre, et nous nous rendîmes près de Montmartre, à la petite maison de la Dupuis.

Un instant après entrèrent nos trois capucins, qui, peu accoutumés à goûter d’un morceau aussi friand que je paraissais l’être, se jettent sur moi comme trois dogues affamés. J’étais dans ce moment debout, un pied élevé sur une chaise, nouant une de mes jarretières. L’un, avec une barbe rousse et une haleine infectée, vient m’appuyer un baiser sur la parole ; encore cherchait-il à chiffonner avec sa langue. Un second tracassait grossièrement sa main dans mes tétons ; et je sentais le visage du troisième, qui avait levé ma chemise par derrière, appliqué contre mes fesses, tout près du trou mignon, quelque chose de rude comme du crin, passé entre mes cuisses, me farfouillait le quartier de devant ; j’y porte la main : qu’est-ce que je saisis ? la barbe