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releva ma chemise et se disposait à m’ouvrir les cuisses, lorsque M. le président lui dit d’un ton brusque : « Eh ! ce n’est pas cela, madame ; les femmes ont toujours la manie de montrer les devants ! Eh ! non, faites tourner… — Ah ! monseigneur, je vous demande pardon, s’écria ma mère ; je croyais que vous vouliez voir… Çà ! levez-vous, Manon, me dit-elle ; mettez un genou sur cette chaise, et inclinez le corps le plus que vous pourrez. »

Moi, semblable à une victime, les yeux baissés, je fis ce qu’on me prescrivait. Ma digne mère me troussa dans cette attitude jusqu’aux hanches, et M. le président s’étant approché, je sentis qu’elle ouvrait les lèvres de mon…, entre lesquelles monseigneur tentait d’introduire le doigt, en tâchant, mais inutilement de pénétrer. « Cela est fort bien, dit-il à ma mère, et je suis content : je vois qu’elle est sûrement pucelle. Présentement, faites-la tenir ferme dans l’attitude où elle est : occupez-vous à lui donner quelques petits coups de votre main sur les fesses. » Cet arrêt fut exécuté. Un profond silence succéda. Ma mère soutenait de la main gauche mes jupes et ma chemise levées, tandis qu’elle me fessait légèrement de la droite. Curieuse de voir ce qui se passait de la part du président, je tournai tant soit peu la tête : je l’aperçus posté à deux pas de mon derrière, un genou