Page:Boyer d’Argens - Thérèse philosophe.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jupes, je lui ai montré mon… ; la petite bégueule ne s’est-elle pas imaginé qu’il y avait quelque chose d’irrégulier dans ce procédé ! Elle fait du lutin, vous êtes venus : voilà toute l’histoire qui met cette belle enfant dans les convulsions que vous voyez ; n’y a-t-il pas là de quoi mourir de rire ? ajouta-t-il en redoublant ses éclats. Mais, la Bois-Laurier, reprit-il tout à coup avec un grand sérieux, je vous prie de ne me plus mettre avec de pareilles sottes ; je ne suis point fait pour être maître d’école ni professeur de civilité, et vous ferez fort bien d’apprendre à vivre à mademoiselle avant de la présenter en compagnie de gens comme B… et moi. »

Les bras, je vous l’avoue, m’étaient tombés pendant cette singulière harangue. J’écoutais R… la bouche béante, je le regardais avec des yeux hébétés, et je ne disais mot.

B… disparut avec R…, sans que, pour ainsi dire, je m’en aperçusse, et je restai comme une stupide entre les bras de la Bois-Laurier, qui marmottait aussi entre ses dents certains petits mots qui visaient à me faire entendre que je ne laissais pas d’avoir quelques torts. Nous montâmes dans notre fiacre, et nous retournâmes chez nous.

Je ne résistai pas longtemps à l’agitation de mes sens. En arrivant, je versai un torrent de larmes. Ma