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chaient à Ripergader, leur commandant, de s’être laissé gagner par les grâces de Calederia, une Cythéréenne. Mais le coupable, après une légère punition, revenait vers ses passions premières[1].

Un petit poème du libertin Robbé de Beauveset a célébré aussi, avec malice, les stigmates de la jeune Cadière et les extases du Père Girard :


EXTASE QUIÉTISTE


Un matin qu’à l’écart
Le bon père Girard
Stigmatisait la sœur Cadière,
Survint une jeune tourière,
Qui resta quelque temps en admiration
À l’aspect si nouveau de l’opération ;
Car l’on dit qu’elle était pucelle,
Très ignorante en bagatelle.
Quoi qu’il en soit, voulant voir de plus près,
D’un pas mal assuré, doucement elle avance ;
Elle examine, et peu de temps après,
Voici que nos dévots tombent en défaillance.

  1. Voir Anecdotes pour servir à l’histoire secrète des Ebugors, ch. XXI, pp. 109 et suiv.