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avoir appris les élémens d’Euclide. Enfin l’on ne peut nier qu’ils n’eussent une façon de compter qui leur servoit de régle certaine, pour déterminer le nombre des tours qu’ils faisoient.

De l’examen de l’esprit & de l’entendement du chien, passons à celui du paysan.

Il suit, pour ainsi dire, machinalement une coutume journalière. Il se leve le matin, travaille à la terre, boit & mange à certaines heures, se couche le soir, & fait le lendemain ce qu’il avoit fait la veille. Le premier jour de sa vie ressemble parfaitement au dernier. Il ne connoît des secrets de la nature, des ressorts cachés de l’ame & de l’esprit que ce que les objets ordinaires dont il est frappé, lui en apprennent ; & si ses lumières sont au-dessus de l’instinct des