Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/20

Cette page n’a pas encore été corrigée

ut cum opus sit praesto requiras_ [1]

Si l’on ne trouve rien d’aussi fort dans les Lettres Juives, je suis prêt d’avouer que j’ai mal fait de les traduire. Que si au contraire, Aaron a été beaucoup plus retenu que Pie II, il faut que les dévots m’accordent qu’il n’a dit que ce que peut dire un bon catholique Romain, puisque je ne crois pas qu’ils osassent soutenir que ce pape n’étoit pas catholique. Et pour peu qu’ils se défissent des préjugés qui les aveuglent, ils verroient que le fond de la religion n’a rien de commun avec les vices des particuliers qui en abusent, & qu’on ne peut assez blâmer. Combien seroit-il heureux qu’à force de reprocher l’ambition & l’avarice à la cour de Rome, on pût venir a bout de la corriger entièrement de ce défaut.

Avant de finir cette préface, je répondrai encore à quelques autres

  1. Aeneae Sylvii, feu Pii II. Oper. page 149.