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enfin tous ceux que ton changement intéresse. Vis aussi paisible & content que je le souhaite.


De Paris, ce…

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Lettre XLII.

Jacob Brito, à Aaron Monceca.

Je vais partir bien-tôt pour Venise, mon cher Monceca ; & je ne serai pas encore huit jours à Turin. Je t’ai déja écrit ce que j’avois remarqué, dans les mœurs des Piémontois, qui m’eût le plus frappé, & depuis ma dernière lettre, j’ai découvert fort peu de chose. La façon de vivre de cette nation est si uniforme, qu’elle ne fournit pas ce nombre de réflexions qu’on est à portée de faire à Paris. On vit & l’on pense à Turin le dernier jour de l’année comme on y a vécu & pensé le premier. La façon de s’habiller est la seule chose où l’on apperçoit du changement. Les dames & les petits maîtres suivent assidûment toutes les modes Françoises. Mais l’on ne voit point ici de ces changemens subits de mœurs & de coutumes. Cette nation est