Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/146

Cette page n’a pas encore été corrigée

leurs crimes, sous quelque prétexte que ce soit. Ils ne pourront plus dire : Les peines dont vous menacez sont contraires à la volonté de Dieu. Nous ne comprenons point qu’une faute, quelque grande qu’elle soit, ne puisse jamais être expiée. L’enfer, dont vous nous assurez l’existence, répugne à nos notions. Pénétrés de la vérité d’un sentiment conforme aux idées de l’ordre, ils sentiront que leurs crimes seront punis rigoureusement, & que les supplices seront proportionnés aux fautes. Ils feront alors, pour éviter cet enfer momentané, tout ce que font les nazaréens Grecs & Romains, pour s’affranchir du purgatoire. Ils en seront d’autant plus frappés, qu’ils croiront véritablement qu’il existe.

Porte-toi bien, mon cher Isaac, tâche de vivre content & heureux, & donne-moi donc enfin de tes nouvelle.

De Paris, ce…


***