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mens d’honneur, ne devroient-ils pas mourir de confusion, de se voir convaincus d’être les personnes les plus deshonorées de l’Univers ? Mais doit-on attendre le moindre remords de leur part ? Ce seroit demander l’impossible. La honte n’est pas faite pour des gens de leur espece. Je sens, que je m’avilis, en parlant trop long-tems d’eux. Mes Lecteurs m’excuseront. La nécessité m’y a forcé ; & il a fallu que je me résolusse à faire connoître le caractere, la naissance & la probité de ces écrivains gagés, qui, sans aucun sujet, s’étoient déchaînés contre moi.

Il est vrai que je ne dois point ranger tous mes Critiques dans la même classe. Il en est quelques-uns, qui ont écrit avec plus de retenue, quoique cependant, si l’on ôtoit de leurs ouvrages toutes les injures, on en supprimeroit plus de la moitié. Je ne puis m’empêcher de rire, lorsque je songe aux vains efforts qu’ont fait cinq ou six petits Auteurs,