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I

CHATEAUBRIAND ET A. DE L.


Sans croire que le valet de chambre de Chateaubriand fût son collaborateur dans la rédaction de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem qu’ils entreprirent ensemble, on peut prouver par des faits que cet Apollon de la prose ailée accepta maintes fois, sans se plaindre, le service que lui rendirent de plus humbles Pégases, en le montant sur les hauteurs de l’Hélicon et de leurs vers, — lui qui en rima de si ordinaires. On sait, entre autres, le cas que ce dieu de l’Olympe et du Sinaï conjugués, dans ses proses dityrambiques sut faire de la Muse de Béranger quand, en 1831, il invita Tune et l’autre à un dîner du Café de Paris où le chansonnier célèbre lui chanta, avant son départ d’exilé volontaire pour la Suisse :

Chateaubriand, pourquoi fuir ta patrie, Fuir son amour, notre encens et nos soins ? N’entends-tu pas la France qui s’écrie : « Mon beau ciel pleure une étoile de moins ! »

Ce grand « Maître des Cérémonies » funèbres de son siècle, à la fois monarchique et républicain, attendit d’avoir gagné son exil des Pâquis, près Genève, pour écrire au chansonnier populaire et au noble honteux qui ne signait plus u De Béranger » ses œuvres revendicatrices du droit national, sa lettre de remerciements du 24 septembre. Celle-ci ne fournit pas moins de plusieurs colonnes de Variétés au National du 26 octobre :

« Du lieu où je vous écris, Monsieur, j’aperçois la mai-