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déchu dans sa retraite, que le soir quand le soleil était couché, pareil à « l’homme qui avait perdu son ombre ». Sa dernière sortie remonte au 23 août 1867 où l’auteur de laNémésis^ morte bien avant son maître, fut porté au champ de l’oubli d’où il n’est pas revenu.

Fortement épris des exemples vertueux que les Antiques célèbres donnaient aux hommes de son temps, Aimé de Loy, classique par la haute culture de sa langue, eût pu se dire un élève « avant la lettre » de Barthélémy dont il ne put que pressentir les fortes et brèves œuvres, plutôt que de les imiter. Ses strophes à Casimir Delavigne rappellent encore les plus heureuses de cette école de l’apostrophe ardente où la Liberté violée trouvait des poètes vengeurs :

Ainsi de Parthénope elle est toujours bannie. Ainsi, fils de la France, aux champs deLavinie, Tu n^as plus retrouvé Terrante Liberté ! Parmi ces vieux débris elle n’a plus d’asile, Mais son ombre au tombeau de la Rome d’Emile Plane encore avec majesté.

Dans les àix-hmi Préludes d’Aimé de Loy, il y a autre chose que des apostrophes olympiques aux grands Athéniens de cette époque romantique, et que des dithyrambes enflammés pour la Liberté des prochaines victimes de 1830. Il y a, Egérie sans couronne de ce Numa sans royauté, Velléda forestière de ce Druide coureur des bois, Elvire mélancolique decetélégiaque Lamartinien, une femme aussi qui passe sous le voile des strophes qui lui sont dédiées. Entre autres, V Offrande des Préludes, la dernière pièce et la plus significative peut-être, à la date du 31 janvier 1827 :

Toi dont j’aime à tracer l’image, Mais que je n’ose pas nommer ;

Toi que mes vers ont su charmer, Les voilà, je t’en fais l’hommage.

Laisse-moi mettre à tes genoux Ces premiers fruits de mes études,