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bénéficia, sans le vouloir, du crédit que, sans y prétendre non plus, lui valurent les simples initiales d’Aimé de Loy. Il faudra arriver à la date du 3 juillet 4831 et à la virulente attaque de Barthélémy contre Lamartine « candidat à la députation de Toulon et deDunkerque », pour que le maître contemplatif des Méditations et des Harmonies se décide à répondre au maître polémiste de l’hebdomadaire et talentueuse Némésis osant et sachant tout dire, avec la violence de cette strophe citée ici, pour exemple :

D’en haut tu fais tomber sur nous, petits atomes, Tes Gloria Patri délayés en deux tomes, Tes psaumes de David imprimés sur vélin ; Mais quand de tes billets Téchéance est venue, Poète financier, tu descends de la nue Pour régler avec Gosselin...

Aujourd’hui tous ces chants expirent sans écho, Va donc, selon tes vœux gémir en Palestine Et présenter sans peur le nom de Lamartine Aux électeurs de Jéricho.

Aimé de Loy écrivant ses Préludes en 1827 ne pouvait, certes, pas être l’émule du génial pamphlétaire de la Némésis trop violente, d’ailleurs, pour durer plus d’un an, du 27 mars 1831 au 11 mars 1832. A cette date, par un prodige de douceur qui n’avait d’égal que ce prodige de violence, le Marseillais Barthélémy accepta, comme un simple Dioctétien de la poésie bucolique, d’aller aussi planter ses choux et cultiver ses laitues à la campagne, et d’y traduire V Enéide en style édulcoré de Comice agricole, pour le Gouvernement qui lui paya cette œuvre et cette abdication avec un prix d’encouragement à la vertu, fixé à 800.000 francs par le Ministère qui les paya exactement. Celui qui en fut payé, écrivit encore ce vers qui fut le dernier de sa vie rayonnante et libre :

L’homme absurde est celui qui ne change jamais.

Il ne sortait plus, disent ceux qui ont connu Barthélémy