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Ses jours furent troublés comme les jours du Tasse, Comme lui de la gloire il paya les faveurs : Un grand homme est toujours en butte aux vents contraires Et son âme, au-dessus de nos êmes vulgaires, Renferme aussi plus de douleurs.

Aux champs américains jeté par un orage, Sur quels bords son esquif n’a-t-il pas fait naufrage ? Il a vu le Jourdain, le Tibre et TEurotas ; De la tombe où gît Sparte il baisa la poussière, Il pleura sur Athène et sa voix, la première, A réveillé Léonidas.

Amant des libertés, soutien de la couronne. Tes mains ont de la Charte affermi la colonne ; Ta voix aux jours mauvais ranima notre espoir ; Tu balanças les flots du parti populaire. Et ton œil a marqué la borne salutaire

Où doit s’arrêter le grand soir.

Dans le conseil des rois tu parus... et la France Des temps de Paul-Emile entrevit l’espérance ; La sainte humanité voilait déjà ses pleurs... Soudain, sur mon pays l’orage se déploie, Il te frappe : Albion jette un long cri de joie, La Grèce un long cri de douleurs.

Mais la gloire te reste : elle est touchante et pure. Ton nom de l’Avenir ne craint pas le murmure, Tu peux goûter en paix ta popularité. Ce n’est pas le roseau qu’un vent du soir outrage. C’est le chêne vainqueur dont l’éternel ombrage Doit couvrir la postérité.

Cet hommage d’Aimé de Loy au prince des prosateurs de son siècle, en attirait un autre au prince des poètes, dans la personne de « Lamartine, de Mâcon », comme disait le Catalogue de cette Académie. Il y figurait bien aussi le nom de « Victor Hugo, de Besançon » ; mais le Maçonnais était plus proche de Lyon que la Franche-Comté, et voici les strophes que l’auteur adressa au poète de Saint-Point, non sans mettre ce septième Prélude, en bizontain fidèle à ses gloires natales, sous la tutelle de son grand compatriote Victor Hugo :