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de 50 académiciens, de 100 membres correspondants, de 1.000 souscripteurs ou associés. Parmi les premiers académiciens figuraient, par ordre alphabétique et avec les titres suivants :

Jacques Arago, rédacteur du Kaléidoscope^ à Bordeaux ; Ballanche, auteur à’Antigone^ à Lyon ; François de Chateaubriand, de Saint-Malo ; Casimir Delavigne, membre de l’Académie française ; Victor Cousin, traducteur de Platon^ à Paris ; Victor Hugo, de Besançon, à Paris ; Alphonse de Lamartine, de Mâcon ; A. Thiers, rédacteur du Constitutionnel, à Paris, etc.

L’article V du Règlement stipulait que « l’Académie s’occupera de la publication de douze volumes par an », et l’article VIII ajoutait que « l’auteur ne contribuera pour rien aux frais de l’impression ». Comme Aimé de Loy était le promoteur de l’œuvre et, qu’à ce titre, il devait le premier donner l’exemple, ce fut lui aussi qui fournit la matière du premier volume avec dix-huit poèmes composant son premier livre de Préludes poétiques. Comme Chateaubriand avait accepté la présidence d’honneur de cette Académie, ce fut à lui que revint l’honneur de la pièce préambulaire de ce volume, avec l’ode suivante :

A M. de Chateaubriand.

Quand, pareil à ce Nil orageux dès sa source, Le siècle eut entraîné, dispersé dans sa course Et les faisceaux des lois et les marbres des dieux, Quelle main releva les débris du naufrage Et fit briller, de l’arc promis après l’orage, Un rayon céleste à nos yeux ?

C’est lui : c’est l’écrivain dont notre âge s’honore, Le chantre de René, de Moïse et d’Eudore. Il fut trouvé fidèle au parti malheureux ; Libre, il ne plia point devant la tyrannie ; Et le beau monument qu’éleva son génie,

Tient moins à la terre qu’aux cieux.

Mais de ses longs chagrins son front garde la trace,