Page:BoyerDAgen - Les Amities litteraires de Debordes-Valmore.djvu/20

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 16 —

Les souvenirs de Jules Barbier et d’Auguste Brizeux ne rapportèrent pas, de Lyon, l’imbroglio littéraire dont Lamartine et M"^^ Desbordes- Valmore avaient été les heureuses victimes.

Il fallait en venir à l’année 1922 et à la vente récente des lettres de Marceline à Dutilleul, directeur en chef du Mémorial de la S carpe ^ à Douai. Là, au feu mal éclairant de la chandelle légale et des enchères publiques, une lettre a glissé dans le paquet des autographes acquis par M. H. de Favreuil, et son heureux propriétaire me la communique en même temps que la pièce autographe de Marceline à Lamartine. Cette lettre, signée A. de Loy, fut adressée à M. Dutilleul par son auteur de passage à Douai, qui, pour mieux se recommander de sa grande amie Desbordes- almore, joignait à cet envoi le manuscrit même de cette pièce précieuse que Marceline s’était décidée à lui remettre avec ces lignes tracées par elle, au bas du manuscrit :

« L’attendrissement l’a emporté sur la modestie, monsieur, et j’ai transcrit ces beaux vers à travers mes larmes, oubliant qu’ils sont faits pour un être si obscur que moi. — Mais non ! Ils sont faits pour la gloire du poète, pour montrer son âme dans ce qu’elle a de sublime et de gracieuse pitié ! — Je vous les donne. »

Ainsi Marceline dédommagea-t-elle A. de L. du crédit inespéré que ces initiales de hasard lui avaient valu auprès d’Alphonse de Lamartine. Et Aimé de Loy, attiré jusqu’à Douai par une curiosité qu’il n’y a pas lieu d’expliquer encore, se servit, en juste retour des choses, de ce document comme de sa plus autorisée recommandation en l’adressant à Dulilleul avec la lettre suivante :

Monsieur le Directeur en chef du Mémorial de la Scarpe.

Douai.

Douai, le 27 novembre 1831. Monsieur,

Je ne pense pas que mon nom soit venu jusqu’à vous bien que