Page:Bovesse - Meuse, 1938.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE DIEU TEMPS.

C’est ici que bat le cœur du pays mosan.

(Silence.)
LE DIEU TEMPS.

Vois, le soleil s’est couché sur Flawinne et la crête du mont est rouge encore.

LA FÉE ESPACE.

La lune, à l’Orient se lève, rousse dans le ciel de cendre grise.

LE DIEU TEMPS.

La ville va s’endormir. Au long des collines, les brouillards traînent leurs blanches écharpes par les prés. Ô la jolie fumée qui pique sa colonnade sur la masse sombre du bois.

LA FÉE ESPACE.

Comme c’est étrange. Le fond de l’Arquet, qui dans le jour se dessine à peine, campe sur l’horizon ses flancs en trois teintes et l’on dirait d’une gorge.

LE DIEU TEMPS.

Les églises sur les coteaux, Bouge, Boninne et, tout en bas, Bomel et Saint-Servais, sont des poignards triangulaires pointés vers le ciel.

LA FÉE ESPACE.

La Sambre garde, en ses eaux, les lueurs roses du couchant.

LE DIEU TEMPS.

Respire le parfum de ce tilleul en fleurs tout contre la muraille.