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Le cortège — Basgraive, Reulmonde, Michel, Warnon, les autres — se met en marche et fait processionnellement le tour de la scène jouant des instruments précités et chantant :

Elle est m’woite, m’woite, m’woite, m’woite
tra la la
Ça qu’on l’p’woite, p’woite, p’woite
tra la la
dins l’ter, sins vacha
sacré queuw’ di rat
Tra de ri de ri. Tra de ri de ra[1].

Les Meinteurs sortent en cortège vers le fond. Quelques meinteurs rentreront dans le café et s’attableront ; ils allumeront leur pipe et joueront aux cartes… d’autres viendront s’asseoir et boiront de la bière.
Bosret et Warnon, tous deux aveugles, vont en tâtonnant vers la terrasse. Wérotte les guide plus ou moins. Ils se tournent vers Namur dont on voit dans le fond la porte de La Plante, une arche du pont de Jambes, les toits des maisons, les murailles de la Citadelle, César, Joyeuse, le donjon — dans le fond en grisaille, des toits et la colline de Bouge. Ils s’asseoient.
BOSRET.

Qu’il fait bon, hein Warnon ?

WARNON.

Il fait bon, Nicolas…
(À Wérotte.)

Dis, Wérotte, est-il vrai que l’on veuille démolir la porte de La Plante ?

  1. Patois :

    Elle est morte, morte, morte, morte
    xxxxxTra la la
    Çà qu’on la porte, porte, porte,
    En terre, sans bière
    xxxxxSacrée queue de rat
    Tra de ri de ri. Tra de ri de ra.