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WARNON.

Une petite ?

LE PÊCHEUR.

On peut me « couïonner »[1] sur tout ce qu’on veut mais pas à ce propos.

On lui verse un grand verre de genièvre. — Il l’avale d’un trait…

Nom di dio[2] qu’elle est bonne. Si la Meuse en était pleine je demanderais au Bon Dieu de me faire poisson.

BOSRET.

Vous croyez à la métempsycose, cher ami.

LE PÊCHEUR.

Non, je crois au bon Dieu et au pèket.

WARNON.

À propos de poisson, rossia, est-ce que nous en aurons ce soir ?

LE PÊCHEUR.

J’en ai vu passer un gros hier, Natole qu’on l’appelle !…

LE PÊCHEUR, continuant, tous les meinteurs s’approchent,
alléchés, sentant la « meinterie » qui s’annonce.

Parce que moi, voyez-vous, les gros, je les connais par leur nom et ils me connaissent bien aussi.

BOSRET.

C’est vrai, rossia, que tu as attrapé le fameux poisson de Dinant ?

  1. Couïonner : coïonner en patois.
  2. Nom di dio : juron wallon.