Page:Bovesse - Meuse, 1938.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(On entend des cris derrière la tour. Des flèches arrivent sur la tour. Les archers tirent.)

Or voilà que des trois dames
Les preux et nobles époux
Sont tombés sous de bons coups.
La garnison rendait l’âme.
Il n’y avait plus debout
Que dix archers voilà tout.

(On voit tomber des hommes et les trois seigneurs.)

Pour ne point tomber vivantes
Aux mains des durs assiégeants
Les trois dames bravement
S’en vont sur la tour branlante
Monter en blancs vêtements
Et par la main se tenant…

(Les trois dames apparaissent, en blanc, se tenant par la main, au sommet de la tour.)

… Elles font une prière
En levant au ciel les yeux,
Et puis d’un saut merveilleux
Quittant la tour meurtrière
Tombent dans l’air du Bon Dieu
Sur les piques et les pieux.

Prière à voix basse, chacune mains jointes. Puis elles se reprennent par la main, montent sur le bord de la tour et sautent dans le vide, dans un cri d’épouvante et au milieu des cris d’horreur ou de joie de ceux sur lesquels elles se précipitent.

Depuis ce trépas si digne
Qui nous crève à tous le cœur